Château d’Estoublon
Valeur Patrimoniale
Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques
Maître d’ouvrage
SAS ESTOUBLON
Montant HT des travaux
6.060.187,00 €
Surface de plancher
1365,00 m²
Surface Habitable
1057,67 m²
Obtention PC
Août 2013
Réception des travaux
Juin 2016
RESTAURATION ET RÉAMÉNAGEMENT DU CHÂTEAU 13990 FONTVIEILLE
Les propriétaires du Domaine d’Estoublon ont décidé de procéder à la restauration du château, présentant de nombreuses pièces d’habitation, certaines visiblement occupées à une époque récente, aile Ouest au rez de chaussée et au niveau 1, d’autres inoccupées, aux décors plus marqués en partie centrale et à l’Est, au rez de chaussée et au niveau 1. Le dernier niveau abritait en façade Sud, plusieurs chambres de domestiques et au Nord de vastes greniers.
L’édifice a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 3 mai 1963 par le recenseur des monuments anciens, Monsieur BOUDILLON, sur une présentation faite par Monsieur ROUQUETTE, conservateurs des musées d’Arles, en ces termes :
« Seules la partie centrale de l’édifice et les deux tours sont de la fin du XVIe siècle, l’aile droite est de construction relativement récente. Rien de spécialement remarquable à signaler à l’intérieur. Quoi qu’il en soit, la sobre élégance du château milite en faveur de la protection demandée, en cette région voisine des Baux, au milieu de ces purs paysages de Provence si admirablement chantés par notre grand poète Mistral »
La restauration envisagée est motivée par des termes similaires, la qualité des lieux
étant la base du projet de restauration afin de retrouver les fastes du château en maintenant la distribution des pièces d’apparat et celles des chambres, tant au rez de chaussée qu’au premier étage et de modifier le dernier niveau pour y créer 4 chambres et deux salles annexes.
Madame et Monsieur REBOUL souhaite conserver au château son caractère d’habitation pour y accueillir soit des amis, soit des personnes travaillant pour leur société. Les personnes extérieures à la famille ne doivent pas se sentir logées dans un hôtel, le caractère « château de famille » étant l’élément moteur du projet.
Primé au Geste d’Or 2017 avec l’Entreprise GIRARD
Château d’Estoublon (Site et Infos)
Découverte – Observation down up
Les traces du passé
Si certains détails, tels le socle bosselé du rez de chaussée et les deux tours en façade Sud, évoquent le XVIe siècle, la régularité de la composition, la sobriété du décor de la même façade rappelle l’architecture classique du XVIIe. Pas de maniérisme, aucun rappel de l’antique, pas de fronton, aucune sculpture sur les encadrements de baies …
Les fermes fortifiées qui ont pu être transformées en demeures possèdent souvent quatre tours afin de parfaire leur défense.
Les demeures principales destinées à être occupées de façon constante, sont le plus souvent ornées sur les quatre façades. Ici, seule la façade Sud présente un ordonnancement réfléchi , les autres sont plus hétérogènes et sans emphase.
Le bâtiment découvert depuis le Sud doit impressionner le visiteur par sa simple majesté.
Les encadrements des baies sont sobrement moulurés, les clés des arcs formant linteaux, n’ont pas été sculptées, peut-être par faute de moyens.
Le couronnement des deux tours a disparu, celles-ci sont couvertes par des terrasses en béton. Plusieurs édifices à proximité ont des tours similaires couvertes par des dômes
en pierre, la demeure de Ségonnaux et le Mas des Mottets. Une recherche attentive sera menée pour déterminer le mode de couvrement des deux tours Sud.
La façade Est a disparu dans ce sens qu’une extension est venue s’y accoler visiblement au début du XIX o siècle si on observe le millésime« 1811 » apposé sur une clé d’arc au dessus de l’une des portes fenêtres au rez de chaussée. Au nord, on note un léger renflement longitudinal sur toute la façade au droit du plancher haut du rez de chaussée, le mur change d’épaisseur et s’amincit au premier niveau. Cette disposition suggère une éventuelle surélévation« assise» sur un bâti préexistant.
La façade Ouest est enduite, les percements du rez de chaussée sont hétérogènes, une campagne de sondages et de décroutages doit être menée.
Le sous sol
Le bâtiment présente un niveau partiel de sous sol, avec deux pièces voûtées en berceau et une sorte de galerie couverte par des voûtes croisées très écrasées presque plates.
L’une de ces voûtes, à l’est, a été perturbée par la mise en place de l’escalier qui vient du rez de chaussée.
Le rez de chaussée
Il possède une pièce avec une voûte croisée et deux avec des voûtes en berceau surbaissé. Les autres présentent des plafonds en bois dont les sous faces ont été habillées de plâtre. L’escalier d’accès extérieur au salon du niveau 1 a perturbé les ouvertures qui éclairaient le grand hall : l’une est totalement bouchée, l’autre est obscurcie par la volée Est.
Le niveau +1
Les plafonds en plâtre sur lattis sont décorés par des moulurations en staff.
Chaque grande pièce possède une cheminée en marbre.
Le dernier niveau abrite au Sud, les six anciennes chambres des domestiques. Le Nord est occupé par deux grands greniers.
La façade Sud est agrémentée par des menuiseries à petits carreaux, dont les profilés sont soit à recouvrement soit à doucines, tel que l’on en voit souvent au XVIIe siècle.
Quelques baies au niveau 1, sont également de cette époque. En plusieurs endroits les espagnolettes sont forgées et au dessin très simple, leur fabrication doit remonter au XVIII e siècle. La porte d’entrée du hall, au sud, présente des moulures de petit profil tel qu’on en faisait au XVIII, pas aussi épais comme les menuisiers les faisaient au XVIe siècle.
L’escalier fait apparaître deux techniques de construction : la première volée entre le rez de chaussée et le premier étage est réalisée par des marches en pierre portées entre murs de refend et mur d’échiffre. La deuxième volée, entre le premier et le
deuxième étage, est un ouvrage de charpente en bois, dont la paillasse est plâtrée.
Ces deux techniques n’étaient pas trop utilisées au XVII o siècle, les volées étant suspendues sur voûtes en demi-berceau. Autre détail, la ferronnerie n’est pas très présente au même siècle, les garde-corps étant davantage formés par des balustres en
pierre.
Il est également à noter que le dessin de cette ferronnerie est identique à celle de l’escalier extérieur. Cette ferronnerie est rivetée ; un poinçon est peut-être présent frappé sur la sous face de la main courante, il convient de le rechercher.
Ces deux escaliers sont peut-être contemporains l’un de l’autre, l’escalier extérieur étant peut-être apparu avant la fin du chantier. Il serait utile de procéder à un sondage dans la façade du rez de chaussée, dans la paroi sud dans le grand hall, afin de visualiser la maçonnerie de la fenêtre obstruée.
Les menuiseries intérieures du premier niveau évoquent davantage le XVIIIe voir même la première moitié du XIXe que le XVIe siècle. Il en est de même pour les plafonds
plâtrés dont les moulures, principalement dans la chambre Ouest et dans le grand salon, présentent des arrondis ou des profilés plus « ronds » caractéristiques du XVIIe siècle
Les deux chambres à l’Est et peut-être le salon de lecture, possèdent des plafonds dont le dessin des moulures est plus rigide suggérant une reprise des décors au XIXe siècle. François Senchon est avocat au Parlement de Provence. Il acquiert des parcelles autour d’une cour et entreprend au début du 18e siècle de construire la plus grande partie de son hôtel. Derrière une imposante façade ordonnancée s’ouvre une vaste cage d’escalier ornée d’une rampe à balustres qui dessert des pièces à l’étage avec plafonds «à la française». Agrandissement de l’hôtel au 19e siècle par la construction d’une aile au nord, en retour sur jardin dont le rez-de-chaussée forme une grande salle, une sorte de «galerie».
Dossier d’autorisation administrative – Permis de construire down up
Dossier de PC du Projet – Dossier PC Chateau d’Estoublon